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Véronique Bougie en 6 questions

0 3 avril 2018

Cela fait huit ans que la dynamique Véronique est bénévole au GRIS. Une implication qui l’a menée durant quatre ans au GRIS-Estrie lorsqu’elle a déménagé à Sherbrooke. Elle y assure ainsi la permanence pendant quelques mois, coordonne le comité de formation et siège sur le comité appartenance ainsi que sur le conseil d’administration. Revenue à Montréal au courant de cette année scolaire, la voici à la tête du comité formation du GRIS-Montréal et sur son conseil d’administration. Celle qui compte près d’une centaine d’interventions à son actif nous dévoile entre deux anecdotes son parcours de femme engagée et ses motivations.

1. Bonjour Véronique ! Peux-tu te présenter comme en intervention ?

Je m’appelle Véronique, j’ai 33 ans, je suis lesbienne et j’ai fait mon coming out entre l’âge de 16 et 19 ans. J’ai redécouvert l’amour avec ses papillons dans le ventre il y a neuf mois lorsque j’ai rencontré Sophie qui a un adorable accent du Saguenay ! Avec mon ancienne conjointe, nous sommes les fières mamans d’Adèle, 4 ans et de Flavie, bientôt 2 ans. Côté professionnel, j’ai sûrement été influencée par Grey's Anatomy, car je suis infirmière depuis 12 ans aux soins intensifs pédiatriques à l’Hôpital Sainte-Justine et j’adore ça ! Sinon, quand je ne travaille pas, que je ne fais pas de bénévolat ou que je ne suis pas avec mes filles, je fais du sport et je voyage. Au printemps prochain, je vais d’ailleurs en Grèce avec mes enfants. J’ai bien hâte !

2. Le GRIS, c’est un organisme de 250 bénévoles gais, lesbiennes et bisexuel.les qui luttent quotidiennement contre l’homophobie en allant raconter leur vécu dans les écoles. Mais encore ?

Le GRIS, c’est une grosse partie de ma vie. Je m’implique le plus que je peux et je trouve que ça fait vraiment une différence. Le GRIS a fait que je suis devenue extrêmement fière de la personne que je suis.

Je suis aussi de nature timide, donc au départ, c’était un sacré défi pour moi d’être capable de parler devant des groupes, et de changer ainsi les choses !

3. La plupart des bénévoles du GRIS ont une anecdote marquante d’intervention. Quelle est la tienne?

Les jeunes qui font des coming out durant ou après une intervention, c’est toujours touchant. Et plus ça va, plus j’en vois. Je trouve que l’ouverture des jeunes par rapport à ces questions est plus grande qu’avant. Sinon, il y a le témoignage marquant d’un jeune hétérosexuel qui nous a confié en classe avoir subi des attouchements de la part d’un homme quand il était plus jeune. Il nous a dit que ça n’avait rien changé à la perception qu’il avait de son orientation hétérosexuelle et que c’était complètement fou de penser qu’on devenait gai à la suite d’abus sexuels. Ce témoignage courageux et profondément sincère m’a réellement touchée.

4. Si tu avais reçu le GRIS à l’âge de 15 ans, quelle question aurais-tu posée aux intervenant.es?

J’aurais été trop timide et trop gênée pour lever ma main. Mais comme à l’époque j’avais une blonde, je pense que j’aurais été très attentive.

5. Plus jeune, quel était ton modèle LGB*?

À part un ami à ma mère ouvertement gai auquel je ne m’identifiais pas particulièrement, je n’avais pas de modèle LGB* à l’époque. Par contre, j’ai eu la chance d’avoir une cousine qui était une véritable alliée. Durant une fin de semaine que j’avais passée chez elle, ma cousine plus âgée d’une 15aine d’années me demande si j’ai un chum. Je lui rétorque alors que je n’ai pas le temps pour ces choses-là. Très calmement, elle me répond: « Tu sais Véronique, c’est correct si t’as une bonde un jour ». J’étais en secondaire 2. C’était la première personne qui m’avait confrontée à cette réalité et à cette possibilité. Et c’est une des premières personnes à qui j’ai fait mon coming out plus tard. Elle a vraiment été extraordinaire et super cool avec ça.

6. Qu’est-ce qui te motive à retourner en classe encore et encore ?

Le changement qu’on peut faire, on le voit dans les questionnaires remplis par les élèves après notre passage. Si j’ai juste changé la perception d’un jeune, j’ai l’impression d’avoir fait mon travail.

C’est aussi pour mes filles que je continue de démystifier l’homosexualité et la bisexualité en classe. Si jamais l’une d’elles s’identifie plus tard à la communauté LGBTQ2+, je veux que ça soit plus facile et banal pour elle de faire son coming out.

* Lesbienne, gai, bisexuel.le

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